Carnet terminé #2
Conférences, lectures, poèmes et idées : traversée de mon carnet de mai à juillet 2025.
Dans ma série “Carnet terminé”, je vous partage des pages de mes carnets et j’en profite pour vous parler de mes lectures, pour vous faire lire des morceaux d’écriture et pour vous montrer comment je garde la trace de mon quotidien.
Ce carnet m’a été offert par E, il y a cinq ans peut-être. Il était plus petit que mes carnets habituels, entre le format A5 et le A6, il était ligné et j’ai apprécié avoir un carnet plus pratique à transporter (et plus rapide à remplir).
Je l’ai entamé avec une page de citations du livre que je lisais alors : La Fille verticale de Félicia Viti. Roman contemporain, trouvé au hasard de ma petite librairie d’occasion préférée, il raconte l’histoire de deux femmes qui s’aiment puis se déchirent, à coups de passion effrénée et de violences conjugales. Un roman qui plaira à celleux qui ont aimé Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard.1
Je note souvent mon horoscope Co-Star dans mes carnets, quand je trouve qu’il résonne particulièrement bien avec mes pensées du moment. J’écris moins souvent des poèmes d’amour, mais celui-là s’est écoulé tout seul, un soir où la lune brillait comme un joyau. Je suis sortie la voir parce qu’elle n’apparaissait pas depuis ma fenêtre. Je me suis plantée là, sous elle, je me suis laissée penser, je suis rentrée chez moi puis j’ai laissé l’encre couler.
J’ai participé en mai à une journée d’étude organisée par mon labo de recherche.2 Habituellement, lorsque je participe à des colloques, je prends mes notes dans un cahier dédié à ma thèse, mais ce jour-là les conférences n’avaient pas de réel lien avec ma recherche donc j’ai pris mes notes ici. J’ai quand même trouvé des éléments intéressants pour ma réflexion, comme la place de la réécriture dans les romans noirs féminins du XIXe siècle.
Lors d’une promenade dans la forêt avec ma sœur me vient une idée : faire un visual diary de mes projets d’écriture, filmer quelques secondes à chaque fois que j’écris quelque chose et le partager un peu partout, en donnant un contexte bref, un peu flou. J’en parle avec ma sœur en ramassant des fleurs. De cette longue conversation surgit aussi une idée de nouvelle, provisoirement intitulée “Dans la forêt”, et dont j’hésite à faire un roman finalement. C’est une histoire pour l’instant seulement entamée, une histoire d’horreur sur la recherche de soi et la recherche de l’Autre.
En rentrant de cette promenade, je note tout de suite cette idée dans mon carnet et j’écris les premiers paragraphes de “Dans la forêt”. Depuis, le visual diary continue – sur Instagram, sur TikTok et sur Youtube.
Le mois de juin est une course effrénée avant les vacances d’été. Au milieu du vacarme ambiant et du bruit de ma propre tête, je sors des vers rances, un peu maudits. Chaque petit exorcisme est entrecoupé d’un moment de liberté où j’apprends à respirer.
Je commence Le Roman d’un bas-bleu de Georges de Peyrebrune, un roman de la fin du XIXe siècle sur une femme vertueuse, écrivaine, qui se débat avec la corruption du monde littéraire 1900 :
Et je continue d’écrire.
Et quand je ne sais plus qu’écrire, je découpe un paragraphe dans un dépliant de musée et j’écris un poème à partir de mots qui ne sont pas les miens.
En juillet, j’ai lu Love is a Dog from Hell de Charles Bukowski, un auteur (très controversé) du XXe siècle, aux États-Unis. Dans ce recueil, on trouve des poèmes sur la vie amoureuse et sexuelle (surtout sexuelle) du poète vieillissant, et si je n’ai pas apprécié l’entièreté de ces textes, j’ai beaucoup aimé certains poèmes de la première moitié du livre.
Et puis parfois… on a simplement envie de découper une image qui nous plaît et de dessiner des formes au crayon, sans s’inquiéter de faire quelque chose d’un peu moche. Le carnet respire et l’on passe à autre chose.
En juillet, je suis allée en Corse avec des amies. L’une d’elles est retournée vivre en Corse pour sa troisième année de doctorat, les deux autres continuent de faire leur thèse dans la même université que moi. On ne se connaît que depuis quelques mois mais on est un petit groupe qui fonctionne bien. Un matin, j’emprunte les feutres de M-L et je dessine nos petits-déjeuners. Plus tard, je prends mon carnet pour noter nos scores pendant un de nos énièmes jeux de cartes, autour de matchas et de chaï lattes.
Et ces quelques pages désorganisées signent la fin de ce carnet.
Pssst… si vous voulez voir ma semaine en Corse, c’est par ici :
Littérairement vôtre,
Ève
Je fais une thèse de littérature, je le rappelle pour celleux qui viennent d’arriver.
















Je crois que c’est ma série favorite 🫣 moi même écrivant dans un journal, j’avoue qu’aller voir ce qu’il se passe dans le carnet des autres c’est mon péché mignon 🥰
Merci de nous offrir un peu de ton monde 🫶