Roman-photo, novembre 2024
Rétrospective de mon mois de novembre, fait de lectures, d'art et de randonnées.
Pour ce mois où j’ai l’impression de n’avoir pas arrêté (et c’est pour ça que ce fut un excellent mois), je vous propose de prendre mes photos1 dans l’ordre chronologique, pour une “vraie” rétrospective. Commençons donc sans plus tarder.
L’automne ne s’étant véritablement installé que mi-novembre, j’ai commencé le mois avec une après-midi à la plage, pendant laquelle j’ai lu Notre cœur de Maupassant – un roman qui m’a très agréablement surprise, et que j’ai lu dans le cadre de mon Vlog lecture 100% femmes fatales.
Récemment, je suis passée d’un stylo noir (Muji .38mm) à un stylo rouge pour annoter mes livres. Je me suis rendue compte que c’était bien plus pratique, dans le cadre de ma thèse, de pouvoir repérer instantanément les pages annotées en créant un contraste entre la couleur du texte et celles de mes notes. (Et aussi, j’adore le rouge).


Et puis… comment ne pas vous présenter officiellement mon uniforme d’automne ? Dès que les températures chutent, je ne porte plus que : ma jupe plissée, des collants, mes mocassins, et un haut à volants ou à dentelles. (Bon, il se trouve que ce soir-là, je suis sortie boire un verre avec d’autres doctorants, que ça s’est éternisé, et, si j’ai rencontré mon work bestie2, j’ai aussi eu bien bien froid).
Je vous passe les détails sur les mésaventures de ma voiture… mais, un matin, j’ai dû prendre le bus pour aller au travail. Au moment où j’ai pris cette photo, j’étais assez confiante quant à la forme que prendrait ma journée. Finalement, je ne suis arrivée à ma formation que 3 bus et 2 heures plus tard, et ça m’a rappelé la raison pour laquelle je suis en train de déménager.
Heureusement, le ciel était beau.
(Je suis rentrée chez moi en Uber).
Je ne sais plus si c’était ce soir-là, mais, en novembre, j’ai terminé la rédaction d’une autre nouvelle de mon recueil. C’est une histoire qui trouvera sa suite dans une nouvelle suivante, mais ça faisait sens de la diviser en deux, et je me suis rendue compte en écrivant la fin de cette “première partie” que je ne pouvais pas reprendre l’histoire tout de suite, qu’il fallait intercaler d’autres textes déjà écrits entre les deux moitiés.
Depuis, je n’ai pas touché à mon manuscrit, mais j’ai toujours besoin d’une période de latence entre deux histoires. J’y pense de temps en temps et je laisse la deuxième partie se former dans mon esprit avant de m’atteler à lui donner forme.
Avant de terminer ce recueil, il ne me reste *plus que* deux nouvelles à écrire : la deuxième partie de celle-ci, et une autre qui n’a pour l’instant qu’une vague forme dans ma tête.
Si vous ne le savez pas encore, je vous l’écris : Le Lac des cygnes est mon péché mignon. C’est mon ballet préféré et ma composition préférée de Tchaïkovski. Je ne peux pas ne pas aller le voir quand il passe dans un théâtre ou au cinéma. D’ailleurs, à l’heure à laquelle je vous écris, j’ai pris il y a quelques jours seulement des billets pour aller voir un ballet du Lac des cygnes en 2025, avec ma sœur. On ne se refait pas.
Je me suis donc rendue au cinéma pour voir la représentation du ballet de Paris. J’ai beaucoup apprécié la manière dont c’était filmé, j’ai adoré la fin qui était tout simplement sublime, mais j’ai été moins convaincu par la “théâtralité” du spectacle. J’ai bien compris que l’objectif était de faire comprendre l’histoire au public, mais je préfère, de mon côté, quand c’est de la danse pure, au risque de sacrifier la cohérence narrative de l’ensemble. En fait, moi, je veux voir les cygnes… Les scènes de cour m’intéressent beaucoup moins.
En ce jour férié, je suis allée visiter l’église de la ville pour m’y installer et écrire un peu dans mon journal3. Pile au moment où je suis entrée, une guide a proposé de faire visiter le cloître – ni une ni deux, je me suis retrouvée à l’écouter parler d’architecture et de symbolique religieuse pendant un peu plus d’une demie-heure (c’était génial).
Bon, si j’étais en ville, vous vous doutez bien que j’en ai profité pour faire un tour à la Fnac… Et, par le plus grand des hasards, je me suis retrouvée devant l’étagère dédiée à Junji Ito… un pur hasard je vous dis !!! J’avais commencé à regarder l’adaptation en 4 épisodes de Spirale disponible sur Canal+, et au bout du 2ème épisode, je me suis dit que ça me plaisait bien trop pour que je ne lise pas le manga original. Je me suis donc acheté l’intégrale de Spirale, que j’ai prévu de lire pendant les vacances de Noël (vous pouvez toujours compter sur moi pour lire de l’horreur pendant les fêtes de fin d’année).
En passant dans le rayon Art, j’ai aussi feuilleté un livre sur Klimt et j’y ai découvert sa “Frise Beethoven”, créée en 1901-1902. Le détail de droite me fascine.
Et sur le chemin du retour… encore un beau ciel.
Cette lettre approche de la limite de longueur des mails. Si vous souhaitez la lire en entier, je vous conseille de l’ouvrir dans votre navigateur.
Vous l’attendiez, la voici : ma thèse. En novembre, j’en ai eu un peu marre d’emmagasiner du savoir sans rien en faire. J’ai donc décidé de commencer un premier document d’écriture, centré sur une notion essentielle mais pour laquelle je n’ai pas besoin d’avoir lu tout mon corpus principal : le plagiat et, plus largement, la notion d’intertextualité. Je me suis donc plongée dans de l’histoire juridique et de la théorie littéraire et j’en ai fait un document de recherche qui, sans aucun doute, devra être remanié avant d’être intégré à ma thèse, mais au moins maintenant j’ai l’impression d’avancer vraiment dans mon travail.
Pour travailler cette notion, je me suis appuyée sur :
Hélène Maurel-Indart, Du plagiat
Julia Kristeva, Σημειωτιϰὴ. Recherches pour une sémanalyse
Gérard Genette, Palimpsestes. La littérature au second degré
Mikhaïl Bakhtine, Esthétique et théorie du roman
Michael Riffaterre, La Production du texte
C’est loin d’être fini, mais j’ai dû interrompre ce travail dans les dernières semaines de novembre pour un autre projet : préparer ma toute première conférence ! Mais ça, on en reparle le mois prochain. :-)
Désolée de tomber dans le cliché mais… après l’effort, le réconfort. Le temps d’un week-end, j’ai accueilli ma sœur chez moi et, pour commencer les festivités, on est allées au restaurant après avoir arpenté le marché de Noël (j’ai encore acheté du thé…). Le temps commençait déjà à se refroidir et le choix de manger en terrasse était assez osé, mais on s’est régalées.
On a passé notre samedi matin à peindre. Gouache, aquarelle et bougies (je cite ma sœur : “quoi que tu fasses c’est toujours aesthetic”), une playlist hivernale sur l’écran de la télévision, et on n’a pas vu le temps passer.
Maintenant, un peu de contexte : je suis connue dans mon entourage pour détester les randonnées. Et quand je dis “détester”, je veux dire “haïr du plus profond de mon âme”. Or, mon work bestie (voir note 2) ayant vaguement esquissé le souhait de m’inviter en randonnée (vous voyez qu’il me faut peu de choses pour changer d’avis), et moi-même étant atteinte de FOMO4 chronique, j’ai pris la décision de retenter l’expérience. Quand ma sœur (qu’on pourrait surnommer “Miss Randonnée”) m’a dit qu’elle venait pour le week-end, j’ai sauté sur l’occasion et je lui ai proposé ladite activité. Plutôt que de commencer par une vraie longue marche, on a fait une ballade d’une heure dans le but de me préparer mentalement pour la vraie randonnée du dimanche suivant. Vous connaissez la suite…
On a marché. Longtemps. 2 heures et demie. Et je n’ai pas détesté. *applaudissements* J’ai même plutôt bien aimé.
Après, quand on a cette vue-là, difficile de râler.
Et puis… on touche à la fin, mais il me reste encore 2 photos à vous montrer.
J’ai lu.
Choquant, je sais.
Entre autres, j’ai lu Celles qui tuent de Marc de Montifaud (une énième romancière décadente, parce que ma thèse, bla-bla-bla), une histoire de rivalité et de vengeance féminines. C’est un roman plutôt court et assez représentatif des thèmes et des images décadentes ; vous pouvez le télécharger sur Gallica si ça vous intéresse.
Pour clore ce mois où j’ai profité des joies d’avoir un emploi du temps complètement libre, j’ai passé mon dernier vendredi avec une amie. On a bu un chaï latte au parc en se racontant nos vies, on a mangé, on a fait nos petites activités artistiques… Tout ce qu’il me fallait pour recharger mes batteries et passer la semaine suivante à suer sur la préparation de ma conférence – la suite le mois prochain. <3
Littérairement vôtre,
Ève
J’explique ce format du “roman-photo” dans ma toute première lettre, Roman-photo, septembre 2024.
J’espère qu’il ne lira jamais cet article, parce que s’il voit ça, il risque de prendre la confiance. En gros un work bestie c’est votre collègue préféré.e. Ne lui dites pas que j’ai parlé de lui ici, il a déjà un égo trop gonflé (oui, comme le mien. On s’est bien trouvés).
J’ai eu une idée récemment : vous faire un article sur mon journal, comment je l’utilise, comment en faire une habitude, etc. Stay tuned !
FOMO = Fear of missing out. Ça veut dire que vous avez toujours peur de rater quelque chose quand vous n’allez pas à un évènement quelconque. Ma réflexion a donc été : je ne veux pas être mise à l’écart quand mes ami.e.s font des randonnées, donc je dois apprendre à aimer les randonnées.
Très chouette ce condensé de ton mois. J'adore ton uniforme vestimentaire :)
Super !